Interview : Florent Nowakowski

Ceci est une retranscription écrite du podcast enregistré avec Florent Nowakowski en décembre 2022.

Les Secrets du Kayak - Comment vas-tu aujourd’hui ?

Florent Nowakowski : Ça va très bien, on est en famille pour les fêtes de fin d’année. On revient d’une semaine de sport d’hiver. Je pratique pas mal le ski de fond, le skating, j’aime ça de plus en plus. Je fait aussi du ski alpin avec les enfants en famille.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu navigues encore en décembre ?

Florent Nowakowski : J’essaie de naviguer régulièrement, donc oui même si en période hivernale on monte très peu sur l’eau.

Les Secrets du Kayak : Comment as-tu commencé le kayak ?

Florent Nowakowski : J’ai commencé le kayak vers 10-11 ans dans le cadre d’une école multi-sport. A la rentrée scolaire suivante, j’ai demandé à être inscrit en club. J’ai commencé par l’eau vive, et des petits stages en rivière. Au début, c’était plutôt de l’apprentissage. On naviguait sur la Marne. J’ai commencé par le slalom et la descente.

Les Secrets du Kayak : Ça t’a de suite plu le kayak ? Ou bien c’était davantage l’ambiance et les copains qui te plaisait ?

Florent Nowakowski : J’ai participé à une compétition jeune en régional. Donc c’était les premiers podiums, les premiers stages départementaux en Ardèche, puis régionaux. Ça donne envie et de suite je voulais progresser, j’étais de suite dans une dynamique d’entraînement. J’ai rapidement eu des résultats.

Les Secrets du Kayak : Avant ça, est-ce que tu avais fait d’autres activités sportives qui ont fait que tu as pu bien t’exprimer dans le bateau ?

Florent Nowakowski : J’avais goûté à plusieurs sports mais je n’avais pas de licence. On m’avait inscrit à une école multi-sports qui proposait plusieurs activités avec des sports-co, de l’athlétisme. On goûtait à tout, ça me plaisait bien.

Les Secrets du Kayak : Quand tu as commencé, l’activité était concentrée sur la pratique du kayak ou bien aussi sur des activités annexes comme le ski de fond, la course à pieds... ?

Florent Nowakowski : C’était très kayak. C’était un petit club, on n’avait pas d’entraîneur. C’était des moniteurs et des bénévoles. Tout ce qui était PPG, je l’ai fait par la suite tout seul. Il y avait une dynamique régionale, mais ce n’était pas structuré. On y allait pour faire du bateau.

Les Secrets du Kayak : Comment ça se passe les stages régionaux et départementaux ?

Florent Nowakowski : C’est surtout pendant les vacances scolaires, le comité régional propose des stages. A l’époque le CTR regroupait les meilleurs jeunes, on partait en stage sur les rivières. Il y avait un accompagnement jusqu’en cadet. On se préparait pour les championnats de France. Le mercredi après-midi, il y avait à côté un bassin, donc tous les mercredi il y avait un entraînement slalom d’organisé. C’était sympa, on s’entraînait entre jeunes de différents clubs.

Les Secrets du Kayak : Durant les stages comment s’organisaient les journées ?

Florent Nowakowski : On apprenait à s’entraîner, on faisait des footings, on travaillait la technique en eau-vive, c’était bien encadré. C’était souvent le temps d’une semaine, on naviguait le matin et l’après-midi. On faisait beaucoup d’eau-vive pour préparer la saison en slalom et en descente pour se sélectionner dans les deux disciplines.

Les Secrets du Kayak : Malgré avoir fait beaucoup d’eau-vive à tes débuts, tu as quand même fait les régates en course en ligne en minime ?

Florent Nowakowski : En minime, j’ai fait la régate de l’avenir. J’en ai que de vagues souvenirs, c’était une sélection régionale. C’était en course en ligne, je n’avais même pas de bateau de course en ligne. J’avais dû en emprunter un à un autre club.

Mes débuts en course en ligne étaient compliqués, ça changeait de la descente. Je n’avais pas la bonne pagaie, en stabilité je ne m’en sortais que difficilement. J’arrivais quand même à faire glisser mon bateau, mais je ne m’exprimais pas autant qu’en descente.

Les Secrets du Kayak : Comment ce sont passés les championnats cadet en eau-vive ?

Florent Nowakowski : En cadet 1, j’ai du être dans les dix premiers en descente, en slalom j’étais déçu je suis passé à côté de la course. En cadet 2, j’ai fini quatrième en descente et quatrième au combiné. C’était plutôt pas mal, et le niveau était assez bon. J’étais de la même époque que Boris Saunier.

Les Secrets du Kayak : A la suite de ces résultats, est-ce que tu as pu avoir des études aménagées ?

Florent Nowakowski : Non, je n’ai pas intégré de session sport-études en junior. C’était à partir de senior que tu intégrais un centre d’étude aménagée. J’ai fait une scolarité normale. Je m’entraînais dès junior une fois par jour après l’école, le week-end et pendant les vacances.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu avais fait un choix entre le slalom et la descente ?

Florent Nowakowski : Oui, en junior je choisis la descente. Pour des raisons professionnelles mes parents ont déménagé dans le sud, donc dès junior j’ai choisi de faire de la descente en rapport au club que j’avais choisi.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu t’es illustré en descente par ce choix ?

Florent Nowakowski : En junior 1, j’ai fait les championnats d’Europe. On a fini premier en équipe et j’ai fait cinquième en individuel en classique. On s’entraînait régulièrement, mais on n’était pas spécialement en section sport-études.

Les Secrets du Kayak : Aux Europe ensuite, est-ce que tu envisages un jour de devenir champion du monde ?

Florent Nowakowski : Champion du monde non, mais j’avais l’envie d’intégrer l’équipe de France senior par la suite. J’avais cette volonté de performer, et j’avais intégré la dynamique pour progresser. L’équipe de France était mon but.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as ressenti une grosse marche entre la période junior et senior comme d’autres ?

Florent Nowakowski : Quand je suis arrivé en première année senior, j’ai performé assez vite, j’ai fini dans les dix premiers aux championnats de France. J’ai rapidement fait des stages équipe de France avec les seniors dès le départ.

Les Secrets du Kayak : Comment tu l’expliques ?

Florent Nowakowski : En senior, je voulais intégrer un centre d’entraînement pour être davantage encadré, m’entraîner aux côtés d’autres athlètes. J’avais fait le choix d’aller au centre d’entraînement de Lyon. L’entraîneur c’était Yves Masson. La première année, le volume d’entraînement a doublé pour moi. J’ai essayé de suivre le rythme, j’ai senti une marche de progression. Les séances étaient plus volumineuses, on préparait des classiques, donc on faisait beaucoup de kilomètres à la séance. En Ardèche, on pouvait faire en une journée deux fois la descente des gorges. On se tirait un peu la bourre. J’étais joueur. Le rythme était soutenu.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu es pris assez tôt pour faire les compétitions internationales, les coupes du monde ?

Florent Nowakowski : En senior 2 oui, je fais la coupe du monde en senior. J’en ai fait plusieurs. J’ai du faire dans les dix premiers. Je n’ai jamais accroché les podiums. J’avais toujours le sentiment de ne pas être prêt le jour J de la course pour performer. Je me sentais bien avant et après, pas le jour J.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que sur les compétitions tu t’es mis trop de stress ?

Florent Nowakowski : Oui il y avait de l’appréhension, du stress par l’enjeu. Les préparateurs mentaux n’existaient pas encore. Peut être que j’avais le sentiment de tout jouer sur cette course et ça me stressait de trop. Avec le recul il faut que ce soit un jeu un plaisir. C’est difficile de trouver le bon état mental pour performer.

Les Secrets du Kayak : Par la suite, tu as réussi à performer au niveau mondial ?

Florent Nowakowski : Non, j’ai toujours était dans les premiers pas pris aux sélections françaises. C’était comme cela. J’avais toujours envie de m’entraîner, de me sélectionner. Entre temps ,en 2002 j’ai stoppé l’entraînement pour passer mon concours de prof de sport. J’avais besoin de me stabiliser. J’étais en STAPS à Lyon. Je vivais avec le soutien de mes parents, et j’étais boursier.

Les Secrets du Kayak : Tu as repris l’entraînement directement après avoir eu ton concours ?

Florent Nowakowski : Oui, j’ai été affecté en Seine-et-Marne à la suite de mes résultats. J’avais l’envie de reprendre la compétition. J’ai repris tout seul de mon côté hors structure. Je me suis entraîné avec mes connaissances, mon expérience. Et deux ans après, je suis champion de France senior en descente. C’était sur une rivière engagée, c’était sympa.

Je m’entraînais dans un club d’aviron. De temps en temps j’essayais d’aller à Vaires sur Marne avec les ligneux. C’est comme ça que j’ai découvert la course en ligne. J’ai été bien accueillis. Je m’intégrais aux séances du pôle sur les séances longues. C’était une autre manière de s’entraîner.

Les Secrets du Kayak : Qu’est-ce qui change ?

Florent Nowakowski : L’existence de séances à thème. Ça permettait de structurer la gestuelle. En descente, c’était difficile à structurer la glisse. Tu devais cadencer. En course en ligne, c’est différent tu travailles l’appui, le relâchement, la rotation…

Les Secrets du Kayak : Est-ce que ça a été un tournant pour te mettre à la course en ligne ?

Florent Nowakowski : Oui. En descente, j’avais fait un peu le tour. J’avais des collègues descendeurs qui s’étaient mis à la course en ligne. J’avais envie de m’y mettre. On s’est licencié au club de Boulogne-Billancourt, 100% course en ligne. J’ai fait le choix de changer de discipline avec un club structuré, capable de se déplacer sur les compétitions.

Les Secrets du Kayak : En senior, tu es arrivé à quel niveau en course en ligne ?

Florent Nowakowski : Le changement a été difficile. Les premières fois n’étaient pas évidentes. C’était très spécifique. Il y a du stress a gérer, des techniques de course et des stratégies différentes. Moi j’étais habitué à faire du contre la montre. Et cette confrontation directe m’allait bien. En vitesse, j’ai du faire dans les premiers de la finale B sur 500m, ce qui n’était pas si mal. Le niveau était hyper relevé. Il y avait une marche pour atteindre la finale A. J’ai donc fait le choix de la longue distance en marathon. J’ai fait une saison de marathon, j’ai fait une coupe du monde en K2.

Les Secrets du Kayak : Le marathon correspondait plus aux efforts auxquels tu étais habitué ?

Florent Nowakowski : Oui la distance me plaisait bien. J’avais la culture de l’effort nécessaire. C’était encore une fois spécifique. Les portages et les tactiques de course n’étaient pas évidents.

Les Secrets du Kayak : Tu t’es ré-entraîné après ça sur du plus long ? Tu en as fait en quelle année ?

Florent Nowakowski : C’était en 2007 quand je m’y suis mis, j’ai fait un entraînement pour le marathon, être capable de tenir sur les longues distances. Je me suis entouré de marathoniens pour y parvenir.

Les Secrets du Kayak : Au fil des interviews, j’ai l’impression d’avoir compris que quand on passe de la descente à la course en ligne on a du mal à s’exprimer vraiment fort sur un départ ? Est-ce que ça t’a fait ça aussi au début ?

Florent Nowakowski : Oui parce que la stabilité est difficile. J’avais toujours le sentiment de laisser partir un peu pour pouvoir ensuite m’exprimer. Mes départs n’étaient pas évidents, mais c’était du 500m donc il y avait la possibilité de se rattraper, de revenir. J’étais mal placé au départ.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as réussi à t’améliorer au point de démarrer à fond aujourd’hui ?

Florent Nowakowski : Oui avec les années, on s’améliore par sa position d’équilibre de départ. C’est toujours un axe de travail au quotidien, ça se nourrit par la pratique et un engagement complet dans la discipline. Il faut naviguer pour y parvenir.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu es reparti vers la descente après cette expérience marathon ?

Florent Nowakowski : Non. J’ai continué vers l’Ocean Racing. J’aimais mes courses de longues distances. Le marathon avait une culture de discipline difficile. J’avais envie de changer de milieu. Je connaissais Benoît Leroux, un descendeur qui s’était lui aussi mis à l’Ocean Racing. Donc j’ai commencé en 2009. Mon premier surfski, je l’ai commandé à Benoît.

Les Secrets du Kayak : Comment fait on du surfski quand on est en région parisienne ?

Florent Nowakowski : Je m’entraîne sur la Seine, elle bouge pas trop mal avec le trafic fluvial. La première année, j’ai fait des stages en Bretagne, j’ai connu Benoît, puis d’autres athlètes avec qui j’ai sympathisé. On s’entraînait un peu de notre côté donc on s’organisait des week-end ou des vacances pour naviguer ensemble en Bretagne ou Normandie. Je suis aussi parti en Guadeloupe pour me perfectionner.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que la différence d’inertie, de glisse entre la descente et le surfski n’est pas frustrante ?

Florent Nowakowski : Le surfski, ça glisse pas trop mal, je n’avais pas le sentiment de me traîner avec le bateau. Dès que tu es en mer, tu peux avoir des pointes de vitesse assez intéressantes. C’est la sensation de surf et de vitesse qui m’ont plu en surfski, il y avait de l’adrénaline, un sentiment de liberté.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as performé dans les compétitions que tu as faites ?

Florent Nowakowski : J’ai fait champion de France en 2012, puis huitième à un championnat d’Europe au Portugal, et un en Sardaigne où j’ai fait douzième. Je m’entraînais essentiellement en surfski, mais aussi en course en ligne. J’étais licencié à Fontainebleau, avec ma femme qui est également kayakiste on a créé un petit club.

Les Secrets du Kayak : Comment tu as fait pour créer ce club ?

Florent Nowakowski : C’est né d’un projet avec l’aviron. On a récupéré l’ancienne base du bataillon de Joinville, laissée à l’abandon, qui avait été remise en état par le comité de l’agglomération. Le club d’aviron s’y est implanté et nous c’était l’occasion de créer l’activité kayak avec le club. On connaissait l’aviron, la cohabitation se passait bien, on a intégré les locaux.

Les Secrets du Kayak : Comment as-tu développé le club ?

Florent Nowakowski : Au début, on a toujours des petits moyens, de toutes petites subventions. On a récupéré des bateaux d’occasion qu’on a réparé. On a eu quelques adhérents, le club s’est structuré au fil des ans.

Au début on acheté des bateaux slaloms, stables, le but était de faire découvrir l’activité. Ensuite ça a été des bateaux récupérés d’autres clubs qu’on a réparé. Ensuite, on a voulu acheter des petits kayaks de course en ligne pour des jeunes. Je leur donnais des cours bénévolement, pour former quelques jeunes en compétition.

Aujourd’hui, on est un vingtaine d’adhérents avec des adultes qui pratiquent le kayak de mer en loisir. On n’a pas de permanents, moi j’ai mes enfants qui font un peu de kayak, je les encadre tout naturellement. Ma fille est sélectionnée pour les tests de cette année. Elle est au pôle espoir de Vaires-sur- Marne. Elle s’entraîne bien, ça lui plaît.

Les Secrets du Kayak : Tu avais rencontré ta femme sur un bassin ?

Florent Nowakowski : Je l’ai rencontré lors de championnats de France en eau-vive en amont. Je l’ai converti en course en ligne quelque part. Maintenant, on pratique tous en famille. Elle a découvert la course en ligne tardivement. C’est devenu son sport de prédilection.

Les Secrets du Kayak : L’aventure surfski dure encore aujourd’hui ?

Florent Nowakowski : Elle a duré bien dix ans cette aventure. Le but c’était de naviguer avec les copains sur des sites sympa.

Les Secrets du Kayak : Tu avais testé d’autres bateaux que celui de Benoît ?

Florent Nowakowski : J’ai testé plusieurs formes. Aujourd’hui j’ai trouvé mon bateau, un Fenn Elite S. Il me correspond bien, je suis à l’aise en stabilité. On est assez bas mais c’est le principe du surfski pour mieux surfer sur la vague. On a tendance à chercher à se rehausser au niveau de l’assise. J’en avais testé pas mal avant de m’arrêter sur celui-ci. J’en avais essayé un où, certes l’assise était un peu plus haute, mais je l’ai trouvé plus instable en mer.

Les Secrets du Kayak : Qu’est-ce qui fait que tu es retourné à la course en ligne ?

Florent Nowakowski : Les enfants. Ma fille s’est mise à la compétition, je l’ai accompagné, c’était l’occasion de les suivre.

Les Secrets du Kayak : Tu es l’un des meilleurs vétérans, notamment sur le 5000m. Ça doit faire trente ans que tu fais du kayak. Beaucoup d’athlètes une fois leur carrière terminée ne pratiquent plus. Qu’est-ce qui fait que tu continues et que tu performes encore ? Comment tu fais ?

Florent Nowakowski : Moi j’ai toujours plaisir à naviguer, je fais du bateau parce que ça me fait plaisir. Le fait d’avoir changé de pratique, de m’être ouvert à d’autres horizons, ne pas m’enfermer dans une discipline avec des objectifs, j’ai un sentiment de liberté, de pouvoir changer à tout moment. Le fait de suivre ses enfants, ça entretient. Maintenant je m’entraîne assez régulièrement. Il y a une bonne densité en vétéran. J’essaie d’y aller cinq fois dans la semaine lorsqu’il fait beau.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as encore des entraînements structurés ?

Florent Nowakowski : Oui, c’est moins intensifs et rigoureux mais je calibre mes séances, je fais attention aux points techniques.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as également continué les entraînements annexes ? Musculation, course à pieds…?

Florent Nowakowski : Je continue de courir, je ne fais pas trop de musculation. Je dois en faire une fois par semaine l’hiver. Dès qu’il fait beau, je suis sur le bateau, et je cours.

Les Secrets du Kayak : Avec le temps, est-ce que est-ce que tu sens que tu as perdu de la force en ne faisant pas de musculation ?

Florent Nowakowski : Je n’ai pas le sentiment d’avoir perdu en puissance. De temps en temps je mets un petit frein sur le bateau, ça fait un peu de musculation spécifique. Tu perds un peu c’est certain, mais quelque part ce n’est pas un manque, je compense autrement, je garde de la fluidité dans le geste. La course en ligne, ça entretien musculairement et naturellement. Je suis sur un Nelo Sete actuellement. Mon poids de forme est toujours resté le même, je suis stable, je ne cherche pas à prendre de la masse.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu t’entraînes seul ?

Florent Nowakowski : On s’entraîne beaucoup en famille, mais régulièrement je suis tout seul. C’est plus facile pour gérer les horaires entre le travail et la famille. Aujourd’hui, je suis prof de sport à la jeunesse et sport, au service départemental de Seine-et-marne à Vaires.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu peux rappeler les places que tu as fait ?

Florent Nowakowski : En vitesse, je fais premier en 500m ; deuxième en 200m et deuxième au 5000m.

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu’il existe des championnats master pour les kayakistes ?

Florent Nowakowski : Oui, il y a des championnats du monde master. En marathon il y a des épreuves avant les épreuves de senior qui sont officielles. Je n’ai pas l’envie d’y participer, et de faire plus. Au niveau national, il y a une bonne densité et une bonne dynamique, j’en ai pour mon compte.

Les Secrets du Kayak : Tu t’es explosé une épaule durant ta carrière ?

Florent Nowakowski : Je me suis luxé l’épaule lors d’un stage équipe de France à l’étranger. La rivière était en crue, une erreur de trajectoire qui m’a fait tombé. Ça a été une année un peu difficile, il a fallu m’opérer. Pendant une saison, j’ai fait de la rééducation, de l’opération, de la rééducation pour essayer de revenir. C’était en 1999. J’étais au top de ma forme, je me plaçais bien dans la saison. Mais j’ai été bien accompagné, j’ai pu rencontrer d’autres sportifs en rééducation.

J’ai repris l’entraînement de mon côté, à mon rythme, mais je suis rapidement revenu au niveau. Aujourd’hui je n’ai pas de séquelles. Je suis très content d’avoir fait le choix de l’opération et d’avoir pris le temps de faire la rééducation derrière. Psychologiquement, je n’avais pas la crainte d’une nouvelle blessure. Je n’ai aucune gêne aujourd’hui.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as eu d’autres blessures ?

Florent Nowakowski : Non.

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu’avec le recul, il y aurait des choses dans ta carrière que tu aurais fait différemment ?

Florent Nowakowski : Non pas spécialement. C’est difficile comme question. Ce sont les choses de la vie. C’est formateur un parcours. Avoir eu quelques échecs où je n’ai pas atteint mes objectifs mais c’est formateur, et c’est ce qui m’a poussé vers d’autres horizons, je ne regrette rien. Je retiens que j’ai toujours plaisir à faire ce sport et rencontrer des gens dans ce milieu.

Je me suis entraîné seul pas seulement parce que peu de sportifs s’entraînaient comme moi, mais quelque part pour essayer aussi d’aller à la rencontre d’autres sportifs. J’ai rencontré pas mal de monde avec le kayak et qui sont devenus des amis. Et j’en admire plus d’un, ce n’est pas évident de s’abandonner totalement à un sport pour performer.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que de ne pas avoir eu l’émulation du groupe, ça n’a pas été limitant pour toi ?

Florent Nowakowski : Oui mais je trouve que quand tu te connais bien, ce n’est pas gênant de s’entraîner tout seul. Ça permet aussi de bien caler l’entraînement en fonction de toi. La confrontation en course en ligne est nécessaire. Mais je pense que c’est important de prendre du recul et de se recentrer sur ses besoins personnels. Ce qui peut être un danger quand tu es un gros collectif. Je me suis toujours inspiré d’athlètes qui sont des références dans le kayak.

Les Secrets du Kayak : A s’entraîner seul, tu devais avoir peu de retour sur la technique. Comment tu t’organises techniquement dans le bateau ?

Florent Nowakowski : Moi, je pense surtout au relâchement. Essayer d’être fluide dans la gestuelle pour ressentir la glisse du bateau. J’ai beaucoup utilisé des outils comme le gps, le cardio fréquencemètre. Mais, c’est le danger de regarder un peu trop la montre. Au bout d’un moment à force de la regarder tu finis en EB2 ou lieu de faire de l’EB1. Mais ces outils sont intéressants. Ce qui est important, c’est aussi d’être sur le ressenti. J’essaie de sentir le relâchement, l’attaque, rester bien fluide dans l’eau, et fluide dans la coordination avec les jambes.

Les Secrets du Kayak : Pour accélérer, tu relâches plus pour mettre plus de fréquence ?

Florent Nowakowski : Je pense que le relâchement joue pas mal pour ça. Ça entretien la vitesse de pointe. Il faut être capable de rester dans la gestuelle, dans son projet sans se détériorer. Le risque c’est de toujours être dans le dur, et juste taper l’eau. Le relâchement est nécessaire pour aller vite.

Vous pouvez retrouver Florent Nowakowski sur son compte Facebook.

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