Interview : Edwin Lucas

Ceci est une retranscription écrite du podcast enregistré avec Edwin Lucas en juin 2021.

Les Secrets du Kayak - Comment vas-tu aujourd’hui ?

Edwin Lucas : Tout va bien, c'est une belle journée pour moi à Toulouse. Je vais aller naviguer dans trois heures.

La dernière course de marathon ne s'est pas super bien passée pour moi, par conséquent là je vais naviguer pour préparer les championnats de France de sprint avec mon club.

Donc je reprends un peu tous les jours.

Les Secrets du Kayak : Qu'est-ce qui s'est passé pour toi sur le marathon la semaine dernière ?

Edwin Lucas : J'ai eu une avarie matérielle, une pièce qui tenait le gouvernail s'est désolidarisée, du coup j'ai perdu le gouvernail au 2/3 de ma course. J'ai du abandonner alors que c'était la sélection coupe de France.

Je vais préparer les championnats de France de marathon à Vernon pour me rattraper.

J'ai commencé le kayak en 2001, plus tard que les autres athlètes, en cadet 2. Avant ça je faisais de l'escrime, des sports collectifs, course à pieds, vélo...

L'eau m'a toujours intéressé.

Mes débuts se sont fait avec des minimes alors que j'avais 15 ans. Puis j'ai vite gagné en stabilité, et ce sont les équipages qui m'ont permis de progresser.

J'ai fait parti d'un K4 alors que je ne tenais pas encore bien dans un bateau, et du coup je participais aux entraînements typés compétitions.

Et puis c'est venu progressivement. La première année j'ai tenté de concourir en monoplace, mais je suis tombé à l'eau avant même de commencer le départ de la course, j'ai réussi à finir mais je ne me suis pas sélectionné.

Ce n'est qu'en K2 et K4 que j'y suis parvenu.

Et en équipage K4 on n'avait qu'un seul bateau type compétition, et en K2 c'était un bateau intermédiaire qui permettait de performer en étant plus stable.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que c'est de faire de l'équipage qui t'a motivé à poursuivre ?

Edwin Lucas : Complètement, les performances en mono sont arrivées vers fin junior. La stabilité et le coup de pagaie n'étaient pas simple à acquérir.

J'ai toujours été plus performant en équipage.

Je pense que par mimétisme j'ai toujours été bon. Il faut s'associer à l'équipage, et c'est devenu ma force.

Dès cadet 2, on était un groupe avec Vincent Lecrubier, on s’entraînait une fois par jour.

Les séances ont augmenté progressivement. Et dès les qualifications en championnat de France je passais à 5-6 entraînements par semaine.

A cette époque là je ne faisais pas d'autres sports. C'est dès junior que j'ai débuté la musculation. J'étais plutôt grand mais pas épais.

Et c'est là que je me suis questionné sur ce qu'il fallait changer pour mieux réussir. C'est là que j'ai découvert le rôle de la nutrition.

A 16-18 ans en K1 j'entrais dans le top 10-15 français sur des courses de fond, et je me sélectionnais en équipe de France marathon en junior 2.

Aux sélections équipe de France je suivais les références du kayak, Vincent Lecrubier et Stéphane Boulanger. Je m'en rapprochais sur du mono place.

En junior, très souvent à l'époque, on faisait un peu tous du marathon et du sprint. Aujourd'hui les jeunes sont vite spécialisés.

Les Secrets du Kayak : Donc toi tu suis un parcours scolaire général, et c'est là que tu te découvres la passion pour la diététique ?

Edwin Lucas : C'est à travers mon expérience. J'avais beaucoup de question, et mon médecin m'a proposé de rencontrer une diététicienne qui m'a expliqué les fondamentaux.

Ce qu'il fallait changer dans la quantité et la qualité de ce que je mangeais.

J'ai essayé d'appliquer les conseils, avant même de prendre conscience que ça allait devenir mon métier.

C'est venu progressivement dans mes études. J'étais parti sur kiné, au final j'ai fait mes études dans la diététique.

Les Secrets du Kayak : Tu te souviens de ce que tu as changé d'un point de vue alimentaire ?

Edwin Lucas : Surtout les quantités. Je ne me rendais pas compte de ma dépense énergétique. Pour aller au club, je faisais déjà 10-15 km en vélo. Donc en fait je faisais du sport tout le temps. Parfois j'y allait en courant, je revenais en vélo...

J'ai appris à fractionner les repas avec des collations. Et quand tu manges au self la qualité n'est pas toujours au top.

J'ai été éduqué très tôt à faire attention à la qualité de ce que tu mets dans ton assiette.

Grâce à tout ça je sais que je me suis rarement blessé. Que par des accidents. Donc je pense que ça aide.

Physiquement je ne suis pas aussi costaud que d'autres, mais de base par la génétique je n'aurais jamais été comme je suis si je n'avais pas fait attention à ça, la musculation n'aurait pas tout fait.

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu'une fois que tu as atteint le top 10 français, le haut niveau te semblait atteignable ?

Edwin Lucas : Bonne question. Je pense que j'ai toujours été curieux de ces sensations que de gagner des podiums.

J'ai eu la chance d'avoir des équipages très performants. Dès ma première sélection aux championnats de France en K4, on a fait vice champion de France.

Du coup tout ça m'a attiré. Même si je n'avais pas le niveau je participais aux sélections équipe de France.

J'essayais de faire le mieux possible, j'ai tout fait pour progresser et rattraper mon retard. Je suis assez persévérant voire têtu. Et j'ai réussi comme ça à passer devant certains athlètes, en ne lâchant rien.

Certaines personnes pensaient que je n'y arriverai pas, mais il y en avait tout autant qui pensaient que je pouvais le faire.

Pour entrer liste pôle espoir, mon objectif était champion du monde et la personne qui m'a fait passer l'entretien m'a rigolé un peu au nez, c'était sans doute un peu démesuré.

J'ai été en liste espoir mais pas en pôle. J'étais invité à participer aux séances d'entraînement au pôle. Les seniors nous montraient l'exemple. J'étais aussi bien entouré.

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Les Secrets du Kayak : Du fait de commencer sur le tard, certains automatismes ne se sont pas crées. Est-ce que tu as fait un peu d'eau-vive ?

Edwin Lucas : Oui un peu au tout début, avec des compétitions de descente. Ça m'a appris à stabiliser l'embarcation, et créer des chaînes techniques avec l'eau.

Mais ils ont inventé une règle qui fait que tu ne pouvais pas aller au championnat de France si tu ne savais pas esquimauter en descente.

Alors oui c'est une sécurité, mais du coup je ne suis jamais allé au championnat de France alors que j'en avais le niveau.

Ils te faisaient esquimauter à la fin d'une course, je trouve ça hallucinant de le demander en fin de course, en plein hiver et de ne pas sélectionner en championnat de France des gens qui ont le niveau, alors qu'en course de toute manière personne n'esquimaute en plein sprint !

Du coup je me suis tourné vers la course en ligne. Et le slalom on le faisait pour être polyvalent.

Plus je naviguais, plus j'avais des automatismes du haut du corps. Les jambes avaient des automatismes des sports précédents. Il me fallait bien joindre les deux ensembles et créer une unité avec le haut du corps.

Je trouve que j'ai parfois des défauts que j'ai du mal à corriger, et que je manque de stabilité ce qui a des conséquences sur mon coup de pagaie.

Les Secrets du Kayak : Lorsque que tu vises l'objectif d'être champion du monde, tu augmentes ta charge d'entraînement ?

Edwin Lucas : Oui, à partir de junior j'ai demandé la planification d'entraînement des meilleurs athlètes, et à 18-19 ans je faisais deux entraînements par jour.

Ce que j'en retiens ce sont aussi des déceptions. Quand tu passes un cap en volume, c'est l'année d'après que tu récoltes les résultats. Et à 18-20 ans tu as aussi une vie sociale qui souvent ne te permet pas de progresser. Donc il faut savoir se détacher de ça.

Et ensuite en moins de 23 ans j'ai fait ma première médaille internationale en K1 aux championnats d'Europe. Je m'en souviens encore. C'est comme si tout était connecté, de plus en marathon il faut aussi jouer avec ses adversaires, et tout était fluide.

J'ai tenté aussi des sélections pour le sprint, mais j'étais souvent en dessous des premiers. J'étais bon sur des finales sur 1000m. Je gagnais souvent les finales B.

En équipage, j'ai toujours eu une plus-value avec de très bon coéquipiers.

Je pense que dans nos sélections françaises, il n'y a pas d’intérêt porté à la construction d'équipage. Ça m'aurait sans doute plus aidé à aller vers le sprint que le marathon si ça avait été le cas.

C'est compliqué de construire un K4, ce n'est pas parce que tu va prendre les quatre meilleurs français que tu vas avoir le meilleur équipage.

Si les gars ne savent pas bouger ensemble, ça ne marche pas. Il faut un compromis entre le niveau individuel, et il faut être compatible.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que lorsque tu fais une médaille aux Europe, le titre de champion du monde prend forme dans ta tête ?

Edwin Lucas : Oui, à partir de là je m'en rapproche.

Mais déjà avec Romain Marcaud l'année avant on avait fait de très bonnes courses. On s'est loupé sur le championnat du monde, mais on avait gagné les deux coupes du monde de l'année.

Et l'année suivante on fait aussi vice champion du monde. Avec le recul on a manqué de stratégie.

Les Secrets du Kayak : Quand tu t'entraîne pour la longue distance alors que ton entourage s’entraîne en sprint, est-ce que tu t'entraînais en groupe ?

Edwin Lucas : A l'époque je m'entraînais plutôt pour le 1000m jusqu'à tout récemment.

Puis j'ai inclus des séances avec de la prise de vagues et de relais.

Au club on faisait un groupe homogène en terme de niveau. Donc on s'y retrouvait bien sur le marathon.

J'ai commencé à avoir un entraînement plus spécifique au marathon à partir de 2015-2016 quand le groupe de kayak homme a commencé à s'étoffer.

Mais déjà avec Romain on essayait d'avoir des adaptations de matériel pour le marathon, notamment pour la pagaie.

Dès 2016 on a vu les étrangers arriver avec des plus petites pagaies et on a essayé. On a réussi à avoir une cadence plus élevée. Et on a intégré dans les séances des plans plus spécifiques avec des accélérations plus régulières.

Souvent l'hiver je m'entraînais avec les sprinters du 1000m et je rajoutais de la distance en EB1 soit avant ou après l'entraînement.

Et avec les gars du marathon on essayait de se réunir plus souvent en stage, ou sur nos lieux d'entraînement. On faisait 10-15 jours de stage au Portugal, à s'entraîner ensemble.

Aujourd'hui le groupe s'étoffe avec de plus en plus de moins de 23 ans, donc on fait des stages en France puisqu'on est plus nombreux.

Et avec le Covid ça nous a été imposé. Le groupe est plus large.

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Les Secrets du Kayak : Quand tu deviens vice champion du monde en K2 marathon avec Romain, qu'est-ce qui se passe ensuite ?

Edwin Lucas : On s'est embourbé dans la sélection en K2 1000m qui venait d'ouvrir.

On n'a pas fait notre meilleure performance. Cette année là on est reparti sur le projet marathon, on était mal préparé.

Après le départ Romain ne pouvait pas finir la course, donc le K2 s'est arrêté sur ça et on n'a pas recouru ensemble.

J'ai plutôt couru seul ou avec d'autres équipiers, et progressivement avec Stéphane Boulanger on a décroché une médaille en 2018 aux championnats d'Europe. Donc 2012-2018 il n'y a pas eu de médailles internationales.

Et je n'avais pas le niveau pour être champion du monde marathon en K1. Ma meilleure place c'était douzième en K1.

Mais ma force c'est l'équipage.

Les Secrets du Kayak : Qu'est-ce qui t'a amené à Toulouse ?

Edwin Lucas : L'envie de changer. Et un de mes meilleurs potes y était.

Il fait souvent beau, c'est proche de la montagne. Et j'avais la possibilité de m'entraîner avec les meilleurs français.

Je ne faisais pas partie du pôle mais j'avais accès aux séances, et je pouvais m'entraîner avec Vincent Lecrubier, Arnaud Hybois, Etienne Hubert...

De les rejoindre ça m'a apporté énormément, mais c'est ingrat, sur la fin de carrière tu ne progresses que sur des tout petits points.

Mais j'ai appris des choses mentalement et physiquement en remettant en cause ma façon de m'entraîner.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu penses savoir ce qui t'a limité individuellement ?

Edwin Lucas : Ce n'est pas simple de répondre à ça. Je pense que je n'ai jamais vraiment pu rattraper le retard généré du fait d'avoir commencé tard le kayak.

Et ensuite mon mental. Je pense que je ne fais pas toujours les meilleurs choix stratégiques quand je suis seul.

Dans un équipage les décisions se prennent à plusieurs, et je vais être tenté de me laisser porter par les conseils de mon coéquipier.

Je peux avoir une très grande confiance dans mon coéquipier. Seul je vais douter, mal me placer, et ça fait la différence.

Les Secrets du Kayak : Tu t'es installé il y a combien de temps en tant que diététicien ?

Edwin Lucas : J'ai commencé en 2015 donc assez tard.

J'ai eu de la chance que ce soit au niveau de ma famille ou même de ma femme qui ne m'a pas mis de pression pour que je travaille directement.

Elle m'a toujours soutenu. On s'est rencontré en 2010. C'est quelqu'un qui est à fond derrière moi. On s'est rencontré à travers le sport puisqu'elle est kiné et qu'elle est venu à l'aide des sportifs pour les sélections de l'équipe de France.

Lorsque je me suis installé c'était une volonté que de m'installer à mon compte, j'avais déjà fait des stages en hôpital, en cardiologie et autre.

Mais je ne pouvais pas accorder autant de temps que je le souhaitais aux patients. C'était trop administratif à devoir cocher des cases et rendre des comptes en réunion de service.

Ce que je voulais c'était de passer le temps nécessaire auprès de chaque patient, tout en me faisant rémunérer à la valeur de ce temps. Ne pas avoir de chef qui te dit de passer cinq minutes par patient et de remplir une fiche standard.

Ça a été un pari risqué, il a fallu deux ans pour me développer.

Donc j'ai un BTS diététique de base avec une spécialité, un DU en micro nutrition, et un DU de nutrition du sport. Aujourd'hui je suis formateur en DU nutrition du sport. Et je travaille en parallèle au CREPS de Toulouse à mi temps.

Donc j'ai à la fois des sportifs et des gens qui veulent bien manger en ayant des notions d'entraînement en sport santé. J'ai aussi des patients qui ont des pathologies, d'autres qui veulent changer physiquement.

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Les Secrets du Kayak : Quelle est donc la place de l'alimentation pour performer au kayak ?

Edwin Lucas : Elle est en cours de développement. Aujourd'hui il y a quelques interventions auprès des sportifs, dont les miennes.

Dans le sport, c'est une notion apprise que trop tard. J'ai la conviction que ça joue à 40% dans la performance sportive.

A l'entraînement ça joue c'est sur ! Tout autant que l'hygiène de vie. Après il ne faut pas être dans le sur-contrôle, mais il faut s'y intéresser.

Par exemple Bâbak qui précise avoir fait attention. Vincent n'en parle pas dans le podcast, mais dans sa vie, au quotidien, il va préférer un self où il va réussir à maîtriser en partie ce qu'il aura dans son assiette plutôt qu'un autre.

Peut être qu'ils ne sont pas aussi rigoureux que dans d'autres sports.

La première erreur que je vois souvent c'est l'hydratation. Trop de sportif boivent peu et se blessent à cause de ça. C'est jamais simple de boire.

Peu aussi font des collations de récupération. De base après un effort intense c'est d'avoir moitié protéine, moitié glucide.

Ensuite il y a un côté sport famille, traditionnel, et donc ce sont les aliments plaisirs qui reviennent souvent, et ils n'allient pas plaisir et diététique.

Dans les campings de championnat de France, ça va être pâtes bolognaises, pâtes carbonara. Je sais que tu connais les impacts...

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu'avec ta spécialisation en micro-nutrition, tu as poussé jusqu'à faire des analyses de sang ?

Edwin Lucas : Pas dans le kayak, mais dans le cyclisme oui. Et j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de stress oxydatif et que l'équilibre acido-basique du corps est vraiment endommagé.

Donc pour éviter cela et de tomber malade ou d'être atteint de fonte musculaire, on a travaillé sur tout ce qui est antioxydant, complexe de vitamines et minéraux.

Avoir un équilibre acido-basique dans l'assiette. Et il y a aussi l'aspect de la perméabilité intestinale qui est importante, sur laquelle on travaille sur les inconforts digestifs en lien avec un déséquilibre alimentaire.

Dès que tu produits un effort de plus d'1h15, il faut une stratégie de l'effort et apporter des glucides.

Ça se travaille dans la boisson de l'effort. En quantité on recommande 300-500 ml d'eau pour 30 g de glucides. Pour qu'il y ait une bonne diversité des glucides, il faut au moins 50% de bons sucres (maltodextrine, sucres ramifiés).

Ensuite on ajoute le sodium, le premier électrolyte du corps, 300 mg/H.

Et donc pour un marathon de 2h tu doubles tout ça.

Dans la boisson de récupération ce qui change c'est de savoir si tu es en recharge de l'effort. Dans ce cas là tu fait 50% glucides, 50% protéines, pour 5-10g de glucides, 5-10g de protéines.

Si on est dans la construction musculaire, on passe sur du 15-20g de protéines, 15-20g de glucides. Donc ça reste assez simple à mettre en place.

Les Secrets du Kayak : Dans la musculation, les recommandations générales sont de prendre 2g de protéines par kilo de poids de corps, 1g de lipide, et on complète en glucide en fonction des individus. Est-ce que en kayak, une activité davantage en aérobie, est-ce que ces recommandations existent aussi ?

Edwin Lucas : Oui, on est entre 1,5 et 1,8g de protéine par kilo de poids de corps.

Sur les lipides on est à 1-1,2g.

Sur les glucides ça dépend, en moyenne c'est 6-7g et ça peut monter jusque 9g.

Il ne faut pas oublier que le glucide permet de faire le stock de glycogène et que c'est notre carburant pour 70% du kayakiste. D'où l’intérêt des collations pour ne pas ravager ton intestin.

La limite de la quantité de glucides par repas dépendra plus de la morphologie du kayakiste. Là où on contrôle la qualité et la quantité, c'est sur des sportifs qui ont besoin de s’affûter.

Pour les hommes on va être entre 10-15% de masse grasse. Pour les femmes entre 20-25% de masse grasse.

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Les Secrets du Kayak : Avec Francis, on parlait du poids de corps idéal et du taux de graisse idéal, on avait remarqué que parfois perdre 1kg de trop, il n'avait plus de jus d'un coup. Est-ce que tu as pu remarquer ce phénomène ?

Edwin Lucas : Oui il y a un taux de graisse idéal pour chaque individu.

Il existe des normes standard mais il faut adapter par une surveillance régulière de l'athlète pour ne pas créer des baisses de performance et de fatigue importante.

La matière grasse reste essentielle pour la production d'hormones, c'est notre protection thermique et une réserve énergétique. Elle est essentielle pour notre physiologie.

Les Secrets du Kayak : J'ai cru voir que d'un point de vue des compléments alimentaires tu bossais avec une marque. J'ai l'impression que dans le milieu du kayak le complément alimentaire n'est pas trop à la mode ?

Edwin Lucas : En tant que diététicien je ne suis pas affilié à une marque. Mon travail est de fournir le meilleur compromis au patient.

Je ne suis pas contre les compléments alimentaires, il faut combler certaines carences, mais si je le fais c'est que j'ai vu que dans l'enquête alimentaire il y a des allergies (ex le poisson) sinon je pars enrichir cette carence par son alimentation.

Il faut en faire un usage surveillé, ne serait-ce pour la qualité, et dans l'usage.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que en tant que sportif de marathon, tu as eu tout un staff pour performer ?

Edwin Lucas : Oui, mais je ne l'ai pas assez fait, je devrais travailler ce point de la préparation mentale et l'accompagnement pour me préparer et améliorer la concentration.

J'ai tester le pilate et le yoga, ça apporte pas mal sur la respiration aussi. Mais avec ma vie assez chargée, j'y consacre moins de temps.

Après 20 ans de kayak, aujourd'hui mes objectifs après cet échec à la coupe du monde, j'ai toujours envie de performer.

Je vais me projeter sur les championnats de France et l'idée c'est d'aller chercher le titre de champion du monde, en équipage. C'est un pari risqué pour l'année prochaine puisque mon coéquipier va faire du K1, et moi je dois remonter en K1.

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Les Secrets du Kayak : A quand un livre sur la nutrition du kayakiste ?

Edwin Lucas : Dès que j'ai le temps je le fais. Pour le moment je donne du temps sur des live et des questions surtout dans le monde du trail.

Mais un livre sur la nutrition du sport, ça m’intéresse, tout comme donner des formations dès lors que j'aurais pris ma retraite sportive.

Vous pouvez retrouver Edwin Lucas sur son compte Instagram.

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