Interview : Vonx

Ceci est une retranscription écrite du podcast enregistré avec Vonx en novembre 2022.

Les Secrets du Kayak - Comment vas-tu aujourd’hui ?

Vonx : Ça va pas mal, merci.

Les Secrets du Kayak : Tu as quel âge, et pourquoi te lever si tôt ?

Vonx : J’ai 72 ans. Il me fallait nourrir les poules.

Les Secrets du Kayak : Je suis un peu nouveau dans le milieu du kayak, d’où vient ton surnom ?

Vonx : C’est un problème qui date de ma naissance, ma mère était polonaise, il y avait beaucoup de mots qu'elle avait du mal à prononcer en français. Entre le prénom à déclarer à la mairie et la prononciation, elle m’appelait Vonvon, ce n’était pas pareil. Petit à huit ans à l’école on me surnommait l’américain, donc on a résolu le problème en me surnommant Vonx.

Les Secrets du Kayak : Comment tu as découvert le kayak ?

Vonx : J’ai commencé vers 15 ans. C’est lié d’une histoire d’amitié avec l’instituteur. On avait beaucoup de liberté, beaucoup d’écriture, de dessin, beaucoup de tout. Besoin d’argent, on se donnait les moyens de faire des cagnottes. L’instituteur a lancé la création d’un club de canoë puisqu’on avait une rivière juste à côté.

Comment le faire ? On ramasse des tonnes de papiers qu’on revend. Avec l’argent, on achète de la résine et on construit nos canoës. On a été aidé par des gens de jeunesse et sport à l’époque. On a pris des cours de fabrication. En 1966, on crée le club pour descendre la Loire. Plus tard, il deviendra le club nautique de Bouchemaine.

On partait avec nos canoës, on descendait la Loire, on l’a faite en 15 jours, on avait fait un plan de route. C’était en juillet. Ensuite on a décidé de créer le club en 1967. On n’arrêtait plus de construire des bateaux. Après des canoës, c’était des kayaks.

On a d’abord fait la première année le championnat du monde en Anjou, « le championnat du monde » pour tous les gens du pays de la Loire. Les canoës n’allant pas vite, on a construit des kayaks. Ils n’allaient pas très vite mais on restait au contact. On a fait de plus en plus de résine, on a construit des kayaks de rivière.

Donc en 1967, on a décidé de faire la course du Scorff qui se passe tous les ans en janvier. On s’est aperçu qu’on n’était pas bon du tout. On s’est rapproché de clubs qui savaient naviguer, on a appris à naviguer en rivière jusque 1981. On avait commencé aussi à faire de la course en ligne en plus de la course de rivière.

C’est comme cela que j’ai ensuite rejoint la fédération pour d’autres missions bien plus tard. A Bouchemaine, il n’existait qu’un club de foot. On a donc créé une association affiliée à la fédération.

Les Secrets du Kayak : Au début, comment tu as appris le kayak ?

Vonx : Au début, le premier canoë était redoutable. On s’engueulait parce que ça tournait en rond. On se rejetait la faute les uns sur les autres. Ça a été un peu long. Avec le kayak, c’était plus facile pour aller droit. On a mis les pieds dans les kayaks, avec un gouvernail c’était simple. Au début, ça a été un peu dur.

Les Secrets du Kayak : Vous vous êtes rapprochés de certains clubs pour apprendre ?

Vonx : Pour la descente de rivière, c’était le club de Saint-Nazaire. Ils avaient beaucoup d’avance sur nous. Et puis, le club de Nantes qui fournissait la fédération de plusieurs athlètes pour gagner des titres de champion du monde. C’est avec eux qu’on a réellement appris à pagayer. Ils ne nous ont pas fait de cadeaux.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que pour toi ça devient une passion ? Tu te vois travailler dans le milieu du kayak à ce moment là ?

Vonx : Pas du tout. On parle des années 1967-1968-1969. Je commençais à aller un peu vite. Je devais faire 7km de trajet. J’allais à l’école en bateau, le matin, je laissais mon kayak de rivière au club d’Angers. Je prenais un vélo pour foncer au Lycée. Le midi, je retournais à la base nautique d’Angers monter dans un kayak de course en ligne CAPS. Je retournais au Lycée ensuite. Je faisais le retour à Bouchemaine en bateau de descente. Donc je devais faire 22 à 23 kilomètres par jour.

En junior, je n’aimais pas l’école. Je préférais naviguer. Je me suis fait repérer. On m’a demandé de courir le championnat de France CAPS. C’était à Vichy, en 1968 j’avais 18 ans. J’ai couru et j’ai gagné le titre de champion de France CAPS. L’année suivante en junior 2 j’ai abandonné le CAPS, j’ai navigué avec de vrais kayaks de course en ligne. Ça devait être sur un Lancer.

Les Secrets du Kayak : C’était codifié avec des championnats du monde, des championnats d’Europe comme maintenant ?

Vonx : Pas du tout. C’est la fédération qui a voulu donner une certaine vigueur suite aux victoires aux JO, et certainement la volonté du fric, ils ont voulu équiper les centres de CAPS. C’est une quinzaine de centres qui ont été équipés, dont celui d’Angers. Le but était d’apprendre à naviguer dans des couloirs avec des C1 et des K1. Des bateaux très stables et utiles rapidement, et pratiques pour n’importe quel débutant.

Les Secrets du Kayak : Mais as-tu ensuite des ambitions sportives avec l’acquisition de ce nouveau bateau ?

Vonx : Suite aux championnat de France de Vichy, j’étais encore junior. Je refais le championnat de France, je n’ai pas été brillant en K1 mais c’était suffisant pour que le responsable me sélectionne pour un soi-disant championnat d’Europe en Espagne. Il n’y avait aucun pays de l’Est à cette époque. J’ai couru en K4 car pas pris en K1. On a ramené une médaille il me semble. Ça m’a donné envie de continuer à m’entraîner. Ensuite j’ai intégré l’équipe senior pendant deux ans. On était ridicule par rapport aux allemands et autres.

Les Secrets du Kayak : Cette différence de gabarit et ce manque de performance à l’époque, tu l’expliques comment avec le recul ?

Vonx : Par la suite on a fait des stages en 1972. Je me suis expatrié pendant six mois avec un copain pour gagner de l’argent et m’offrir un bateau plus performant. Mon père m’a emmené faire le stage en Bretagne, stage franco-allemand. Les allemands étaient plus baraqués que nous, mais je pense que c’est un peu naturel qu’ils le soient plus que les français. Ça doit venir de la sélection à la base. Ils sont restés loin devant nous longtemps.

Les Secrets du Kayak : Tu as découvert des choses sur l’entraînement durant ce stage ?

Vonx : A l’époque, c’était faire beaucoup de kilomètres. Il existait une programmation conseillée pour tous les athlètes qui souhaitaient prétendre à rentrer dans l’équipe de France. On n’était pas très surpris de ce qu’on nous demandait.

Les Secrets du Kayak : Par la suite, tu fais une carrière en équipe de France senior ?

Vonx : Pas du tout, parce qu’à la suite de ce stage je rentre d’Allemagne en 1971, je prépare les championnats de France, j’étais finaliste en monoplace mais loin du podium. Seuls deux bateaux sont retenus pour aller courir à Munich. Tout ceux qui prétendaient vouloir aller aux JO ont été remerciés, on leur disait qu’ils n'avaient pas le niveau. Ce n’était qu’une question de moyens.

On regardait les JO à la télévision. Les athlètes de petits clubs n’avaient aucune chance d’intégrer l’équipe de France. Pour Munich, il n’y a eu qu’un K2, un C2 et pas de médaille. Dès 1975, la fédération trouve de l’argent pour emmener davantage d’athlètes en compétition. Le ministère des sports avait décrété que tous les sports olympiques devaient pouvoir vivre correctement. Les fédérations olympiques ont été ensuite subventionnées.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as continué à t’entraîner à fond et à être pris en équipe de France ?

Vonx : La vérité c’est que ça m’a gonflé, j’ai refait les championnats de France en 1973 en K2. Je ne voyais pas où ça me menait. Jusqu’en 1976, je me suis dédié à la planche à voile. J’en faisais jusqu’à 6 heures par jour. En 1976, j’ai repris le bateau, en rivière. En 1977, le CTR de l’époque avait besoin d’un coup de main pour encadrer les équipes cadettes, j’y suis allé.

Avant ça, je travaillais au club de Bouchemaine, le mercredi on organisait l’activité sur deux séances tellement les gamins étaient nombreux. On n’avait pas assez de bateaux. Le contact avec les enfants me plaisait. J’avais les cadets en rivière et en slalom. Ils avaient un bon potentiel. On a eu des champions de France de patrouille.

En 1981, ça a été la rupture avec leur entraînement, je suis parti sur de la course en ligne. Les jeunes cadets y ont participé. Les résultats n’étaient pas à la hauteur de ce que j’espérais, mais en 1982 lors du championnat de France des ligues on emmenait des slalomeurs, et des ligneux. La patrouille était une épreuve de 3000 ou 5000m, je ne me souviens plus. C’est là que j’ai emmené un certain Pascal Boucherit qui avait commencé la course en ligne.

C’est là que la roue a tourné pour Pascal, j’en ai profité pour interpeller Jean-Claude Le Bihan et Jean-François Millot, responsables du bataillon de Joinville. Il avait le potentiel pour devenir champion de tout. Son gabarit dénotait pour l’époque. La suite s’est avérée être payante. Ils ont fait un K4 d’enfer. Ils ne se sont jamais ménagé. Il habitait à la maison, au grenier.

Les Secrets du Kayak : Tu arrivais à remarquer les athlètes qui avaient du potentiel de ceux qui en avaient moins, d’un point de vue du physique en tous les cas ?

Vonx : La volonté sur l’eau des gamins qui vont vite, ce n’est pas par hasard. Ça se sent rapidement le gamin qui en veut. Tu le prends rapidement sous ton aile.

Les Secrets du Kayak : Toi par la suite tu arrêtes de naviguer de faire des compétitions, et tu te consacres à l’entraînement des autres ?

Vonx : Oui.

Les Secrets du Kayak : Comment se passe la suite pour toi en tant qu’entraîneur ? Tu restes toute ta carrière à Bouchemaine ? Tu as fait sortir pas mal de champions en fin de compte.

Vonx : A l’époque des juniors en 1996, un allemand de l’Est est nommé d’office à la Fédération de canoë-kayak, Kersten Neumann. Il est venu avec ses plans d’entraînement, des tests,... il avait décidé que suite aux piges le meilleur des juniors serait entraîné par son entraîneur de club ou de région, et cet entraîneur devenait l’entraîneur de l’équipe de France junior.

Quelques années ont suffi pour qu’une certaine pige ait lieu à Vaires-Sur-Marne. J’avais pris un peu d’avance sur le sujet en lui écrivant en allemand. Je connaissais son mode de fonctionnement, je pensais qu’à moi tout seul, j’avais le potentiel de faire une équipe de France. Tous les gamins qui allaient aux piges je les connaissais, il avait à y gagner que de me nommer directement et de suite entraîneur des juniors. Ce qui fut dit fut fait.

On se retrouve dans les années 2000, premier championnat de France pour certains jeunes à Boulogne-sur-Mer. J’étais l’entraîneur du meilleur jeune français. Donc, j’étais entraîneur de l’équipe de France. Des médailles, il n’y en a pas eu beaucoup mais il y a eu des nombreuses finales. L’ambiance était bonne, j’ai continué l’année suivante. On est allé au Brésil, pas beaucoup de médailles. Pour faire une bonne course, il faut être léger et en bonne santé. On est arrivé là-bas, on a été gavé comme des oies. On avait des repas avec des quantités invraisemblables. Aucun des entraîneurs n’ont eu l’idée de sensibiliser les gamins sur le fait de manger gentiment, qu’on était là pour la course. Je vois encore les plats arriver sur la table. Pour moi, c’est ce qui a plombé l’équipe.

Les Secrets du Kayak : Qu’est-ce que tu aimes dans le fait d’entraîner les jeunes ?

Vonx : Les jeunes sont le devenir des équipes futurs. Un jeune qui prend goût à la compétition va devenir un très bon senior. C’était ma certitude qui s’est avérée être la bonne.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que ton approche d’entraînement, la méthode Vonx est différente, est-ce que c’est dans la psychologie, comment tu définirais ta méthode ?

Vonx : L’entraînement reste le même pour tout le monde. Il y a un moment où il faut savoir faire confiance à l’athlète. C’est ce qui prime à mes yeux. J’aimais entraîner les K4, à un moment il faut un capitaine. Un mono se gère tout seul, un K2 ils s’en occupent à deux pour emmener la barque. Je pense que cette confiance qui s’instaure entre l’entraîneur et les athlètes est nécessaire. Le jour de la course, ils sont tout seuls. D’où l’importance d’avoir un capitaine à bord. Ça se faisait plutôt naturellement. Prends par exemple Maxime Beaumont, c’est un très bon exemple de réussite par la confiance.

Les Secrets du Kayak : En tant qu’entraîneur équipe de France junior, comment ça se passait l’organisation des stages ? Il y en avait beaucoup ?

Vonx : Il y en avait beaucoup dans les régions, c’était des week-end de rassemblement, et quatre-cinq jours pendant les vacances scolaires. J’étais en charge de les organiser.

Les Secrets du Kayak : C’est toi qui sélectionnais les juniors dans l’équipe ?

Vonx : Je n’étais pas sélectionneur. La sélection se faisait au niveau national, suite aux piges. C’est Kersten qui les désignait. Moi je voulais partir avec 6-8 athlètes. J’avais mon mot à dire, j’ai été écouté, mais c’est lui et la commission qui décidaient. Il fallait une équipe de jeunes qui voulaient revenir avec des médailles.

Les Secrets du Kayak : Tu as été recruté sans avoir le professorat de sport, est-ce que par la suite tu as du le passer ?

Vonx : Suite au Brésil, il y a eu une vague de recrutement d’entraîneurs nationaux. Il y avait un pôle France à Angers. J’ai postulé juste avec mon expérience passée et mes connaissances. J’ai été présenté à un jury avec le DTN, son adjoint et le responsable des équipes de France. Ça devait être en 2002.

J’ai quand même beaucoup d’expérience mais pas le diplôme. J’ai la connaissance du milieu, des gens, ça ne m’a pas posé de problème pour être pris comme entraîneur. Je me suis retrouvé avec un équipier. Je me suis établi à Angers. J’ai fait huit ans officiellement entraîneur là-bas jusqu’en 2010.

Les Secrets du Kayak : Qu’est-ce qui fait que tu arrêtes ?

Vonx : Il fallait un CTR. Je suis devenu CTR, toujours sans diplôme. On m’a proposé de passer le professorat de sport plus tard. Mais je ne l’ai jamais passé, je l’ai eu par ancienneté.

Les Secrets du Kayak : En tant que CTR, quel était ton rôle ?

Vonx : J’ai continué à entraîner quand même les échéances terminales des équipes jeunes de moins de 23 ans. L’entraînement des jeunes était confié aux entraîneurs des clubs. Mais j’entraînais sur le pôle les gamins du lycée, on se partageait leur entraînement sur l’eau avec l’entraîneur du pôle. Pour la paperasse j’avais une secrétaire, elle était la cinquième roue de la charrette, les papiers n’étaient pas mon fort. J’ai eu une vie facile grâce à tout cet entourage.

Les Secrets du Kayak : Pour moi tu as une capacité à donner confiance, tu donnes un truc en plus de la volonté de l’athlète, je ne pense pas que ça tombe du ciel. Tu es allé chercher les choses, tu avais cette envie de bien faire et de faire. Pour moi c’est ce que les gens ont apprécié de toi. Qu’en penses-tu ?

Vonx : C’est certain. Je ne me suis jamais posé cette question. Je reste naturel, il y a du vrai dans ce que tu me dis.

Les Secrets du Kayak : A quel moment as-tu pris ta retraite ? Etait-ce par choix, ou bien juste parce que tu le pouvais après avoir autant travaillé.

Vonx : Je ne sais pas répondre à cette question. J’aurais pu continuer longtemps. Ce n’est pas fatiguant que de suivre les athlètes sur un bateau à moteur. Mais il faut aussi savoir passer le relai. C’est nécessaire.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as formé d’autres entraîneurs pour en faire ta relève ?

Vonx : Je pense que les entraîneurs du club actuels sont des gens que j’ai eu tout petit. Il y a d’autres entraîneurs des clubs alentours, que j’ai eu aussi tout petit. Ce n’était pas un passage obligatoire d’être à Bouchemaine, mais il y a eu beaucoup de monde, ça portait ses fruits. Beaucoup y sont passés.

Les Secrets du Kayak : Quand tu as pris ta retraite ou même aujourd’hui, est-ce que tu as encore un pied dans le milieu du kayak ?

Vonx : De temps en temps je vais dire bonjour au club, je n’interviens plus, il faut laisser les jeunes gérer. On m’invite de temps en temps à donner les départs de courses. J’ai une grosse voix qui porte loin, sans mégaphone.

Je pense avoir bien passé les relais, j’ai des souvenirs ad-vitam æternam du kayak, bons comme mauvais. Je n’ai aucun regret d’avoir vécu tout cela. J’ai même joué la marseillaise à trompette à Athènes. C’est un tout. J’ai des anecdotes formidables.

En 1988, j’ai vraiment eu les boules, pour moi il y a eu un peu trop de « touristes » sur place aux JO. S’il y avait eu un coach avec eux, le départ aurait été pris comme il se doit. Pour moi, il y en a eu des gens pour qui cet incident leur a fait plaisir. Je suis peut être méchant en disant cela, mais pour moi quelqu’un n’a pas joué son rôle ce jour là.

Les Secrets du Kayak : J’arrive au bout de mes questions, est-ce qu’il y a des sujets que tu voulais aborder ?

Vonx : Au niveau de l’entraînement, on a fait le tour. On n’a pas parlé des grandes campagnes marocaines dans les années 2004. Le problème en 2004, c’est qu’il n’y avait aucun bateau sélectionné pour les JO d’Athènes. Antoine Goetschy a trouvé des moyens pour envoyer des commandos d’athlètes pour faire de l’entraînement à outrance, pour préparer les rattrapages, pour sélectionner des bateaux.

Sur le principe je partais au Maroc, il y faisait beau en février. Les conditions étaient idéales. J’ai fait un repérage de bassin là-bas. On a fait les stages à la dure pendant deux mois au total. Ils étaient 40 athlètes. Le K4 n’a quand même pas réussi à se sélectionner, le K2 non plus, les filles et les canoës pareils.

Ça n’a pas empêché d’avoir des athlètes aux JO puisqu’Antoine est un fin limier, il a fait les comptes de toutes les nations fortes qui avaient des athlètes en trop, il a pu faire libérer des places. Il les a emmené, il n’a pas manqué de toupet ! La presse espagnole s’est défoulée sur lui. Par la suite, on a pris le pli de retourner au Maroc les années suivantes l’hiver, mais qu’avec des athlètes sélectionnés. Ce qui a porté ses fruits par la suite.

Les Secrets du Kayak : Ça fait des années qu’il n’y a plus de stages au Maroc, quelle était la logistique pour organiser cela là-bas ?

Vonx : Pour le déplacement, on a rempli deux remorques énormes accrochées aux camions. On est descendu à trois se relayer sur la conduite. On devait prendre le bateau aux alentours de Marseille, mais il y a eu la grève des transports maritimes. On a donc tout fait par la route. En arrivant dans la nuit à Marrakech, on était attendu par un berbère pour allumer le groupe électrogène.

On a fait deux mois en tentes et en dur. Avec des conflits entre les athlètes. En février au retour des athlètes, les canoës ne voulaient pas laisser leur place dans le dur pour prendre les tentes à la place des kayaks. C’était tendu...

On avait la chance d’avoir dans nos collègues quelqu’un qui connaissait très bien le Maroc et qui a pu nous aider à organiser tout cela. On s’est déplacé qu’avec les bateaux à moteurs et les kayaks. Les chameaux passaient tout juste à côté des kayaks, il y a eu de la casse. Ça a été moyennement apprécié.

Les Secrets du Kayak : Tu avais un autre sujet à aborder ?

Vonx : J’ai d’autres anecdotes au sujet de la fédération. J’ai bien connu certains membres fondateurs de la fédération et les grands moments incontournables de l’histoire du kayak, notamment dans les Asturies. Des grands moments de tranche de vie de 1982.

J’ai aussi une autre anecdotes dont une de 1988 avec la naissance d’une star française que personne ne connaissait, Christophe Rouffet. Il a pris toute sorte de nom sur la course en Espagne pour concourir. On a eu droit à un appel au jury sur la fin, on l’a fait passé pour un vétéran alors qu’il avait 19 ans.

J’en ai plein d’autres comme cela.

Les Secrets du Kayak : Merci pour ton temps, je comprends mieux la légende Vonx. Je ne doute pas qu’on puisse se croiser à l’occasion, c’est un réel plaisir, j’ai hâte d’en savoir plus en passant à Angers.

Vonx : Je tiens à te dire Rudy, que ce que tu fais c’est du bon boulot, à bientôt.

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