Interview : Jeremy Candy

Ceci est une retranscription écrite du podcast enregistré avec Jeremy Candy en octobre 2022.

Les Secrets du Kayak - Comment vas-tu aujourd’hui ?

Jérémy Candy : Salut Rudy, ça va super. Prêt pour cet interview. Je rentre du travail, je fais un demi-service annualisé en tant que prof d’EPS.

Les Secrets du Kayak : J’attendais ton troisième titre de champion du monde pour le mettre en titre du podcast ! Tu rentres des championnats du monde de marathon. Que s’est-il passé ?

Jérémy Candy : On ne sait pas, on voulait gagner à nouveau. On est arrivé avec l’envie de bien faire, mais on s’est vite rendu compte que ce jour là notre niveau n’était pas là ! On cherche des pistes pour l’expliquer.

Passer de champion en août, à la dixième place aux championnats du monde… ça ne peut pas être juste une contre-performance. L’objectif est de rebondir le plus haut possible.

Les Secrets du Kayak : Vous aviez changé des choses dans la préparation des entraînements ?

Jérémy Candy : Aux Europe, on était parti sur le même genre d’entraînement. C’était plutôt satisfaisant. On était bon. Pareil pour la Sella. Cet été on a voulu travailler les points forts avec des séances plus courtes, moins d’aérobie, moins en puissance… on a quelques pistes de réflexion mais on n’en a pas encore discuté.

Les Secrets du Kayak : Quels sont vos points forts ?

Jérémy Candy : Typiquement, c’était notre pointe de vitesse. On avait une capacité à répondre aux attaques plus importante que les autres. Cette année je voulais qu’on travaille notre vitesse régulière. Pour moi on y était arrivé, mais ça ne s’est pas du tout retranscrit aux mondiaux.

Grâce à Quentin, notre capacité de navigation dans les vagues est intéressante, on arrive à ne pas s’épuiser. Peut être étions-nous déjà fatigués dès le début de la course.

Les Secrets du Kayak : Quand tu veux travailler le train, sur un marathon qui fait 29km, quelles sont les séances types d’entraînement ?

Jérémy Candy : La séance de base c’est une heure avec la plus haute moyenne de vitesse possible. Souvent, on le fait en K1 en relais. Je m’entraîne avec Quentin tous les jours. C’est le type de séance qui, bien faite, me fait du bien.

Si on passe sur des EB2, on fait des 3x4000, c’est plus de l’EB1 ++ . Quand on y arrive, c’est que les conditions sont top et qu’on ne se laisse pas le choix.

Les Secrets du Kayak : Tu t’entraînes souvent avec Quentin. Où ? À Vaires-sur-Marne ?

Jérémy Candy : Oui, on fait partie du pôle France de Vaires. Moi, je vis à Jointville-le-pont, j’ai un bateau, on s’entraîne tous les deux sur la Marne. La Marne c’est top, il y a quelques crues. On reste souvent disponible pour s’entraîner à Vaires.

Les Secrets du Kayak : Tu as fait une course où vous aviez gagné ? La Sella ?

Jérémy Candy : C’est la descente internationale de la Sella à Ribadesella. Il n’y a pas eu de portage cette année. Et depuis 25 ans, c’est la première fois que des étrangers gagnent cette course. On a marqué un peu l’histoire du kayak.

Les Secrets du Kayak : Sur les derniers championnats du monde, comment c’était pour toi le niveau de manière générale ?

Jérémy Candy : Moi je m’attendais à ce que le niveau soit encore plus élevé. Les K2 étaient puissants et endurants. Il est vrai que les pagaies étaient plus petites, la cadence était plus élevée. Ils ont des petites pagaies qu’ils utilisent bien. Je pense qu’ils ont un bon feeling avec leur pagaie.

Les Secrets du Kayak : Les sud-africains ont des manches de pagaies colorés, sais-tu à quoi cela correspond ?

Jérémy Candy : Ce n’est pas une question de légèreté comme pour les Jantex. Ils pimpent (décorent) leurs pagaies tout simplement.

Les Secrets du Kayak : Comment as-tu découvert le kayak ?

Jérémy Candy : Par hasard en 1998 avec mes parents, il me fallait choisir un sport pour m’inscrire dans un club. Je voulais soit kayak soit judo. Je suis allé au club de kayak en premier. J’ai passé le premier hiver, et j’y suis resté ça fait 25 ans, toujours dans le même club.

Basiquement, tu commences par l’école de pagaie. On avait la chance d’être dans la Manche, on avait un peu de plat, de la mer, de la rivière. On commençait avec des jumper en septembre. On faisait des jeux avec des ballons, on avait aussi des CAPS. On touchait un peu à la course en ligne, on partait faire des petits stages du coté des Îles. On touchait à tout.

Les Secrets du Kayak : Au début, tu avais des capacités aérobies au dessus des autres enfants ?

Jérémy Candy : Pas du tout. J’ai du faire ma première course où j’étais deuxième sur deux. J’étais content d’avoir ma médaille. Mais je n’étais pas le meilleur, pendant de longues années. Moi j’étais là pour m’amuser. Rien de plus. On était un bon groupe d’enfants, entre 10-15 gamins. J’étais l’un des plus jeunes.

Les Secrets du Kayak : Tu as choisis la course en ligne à quel âge ?

Jérémy Candy : A huit ans, j’avais une appétence pour la course en ligne, j’étais motivé par les plus vieux qui ramenaient des médailles au championnat de France. On avait Nathalie Marie, une athlète olympique, on ne la voyait pas souvent mais c’était la référence. Du coup, c’était la discipline qui me faisait le plus rêver.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as fait les championnats de France minimes ?

Jérémy Candy : Oui, mais en minime 1, je m’étais blessé en ski de fond, une sortie avec le club dans le Jura. Donc je ne suis pas allé aux France, seulement l’année d’après. Mes performances étaient très modestes. Tout comme pour le fond. Ce n’était pas médiocre, mais ce n’était pas bon.

Les Secrets du Kayak : Toi qui est prof d’EPS, et moi qui ai lu le livre de Sébastien Ratel la préparation physique du jeune sportif, livre que je recommande pour les parents de jeunes sportifs, je trouve que cette multi-pluridisciplinarité est super dans le kayak. Est-ce que ça a été le cas pour toi ?

Jérémy Candy : Oui. Moi je n’étais pas bon pour le sport avec une balle, et encore aujourd’hui je ne suis pas bon. Tout ce qui était course à pieds, natation, vélo, VTT, ce sont des sports qui m’attiraient. Pour ces sports, tu ne pouvais t’en vouloir qu’à toi même si tu n’étais pas bon. Ce sont tous des sports qu’on faisait avec le club. On faisait même du tir à l’arc ou de l’escalade. Ça te dégourdit.

J’ai encore croisé une jeune de 12 ans récemment qui fait même des pompes, et qui les fait bien. Elle en fait 40 pour passer le test-pass. C’est un test pour rentrer dans les listes espoir, et dans des pôles où dès la troisième tu peux enter, comme à Vaires-sur-Marne. Ce sont des tests physiques pluridisciplinaires avec un entretien.

Les Secrets du Kayak : Tu es allé en pôle espoir ?

Jérémy Candy : Non, mes parents ne faisaient pas de sport. Ils n’avaient pas la culture du haut niveau. J’avais de bonnes notes à l’école, ils voyaient cela comme une mise en danger de ma scolarité. Je suis resté dans mon lycée. Je suis allé au pôle de Caen en tant qu’athlète extérieur en 2008 en senior 1.

Les Secrets du Kayak : Tu as quand même pu performer pour atteindre les équipes de France sans difficulté ?

Jérémy Candy : En cadet on était un groupe, on s’entraînait régulièrement ensemble un peu tous les jours. Mais on n’était pas sur une démarche de haut niveau. On délirait ensemble. Au fur et à mesure, on progressait. Je devenais juste moins mauvais. Je n’étais pas loin des piges en deuxième année, mais je ne connaissais pas leurs existences.

Ce n’est que plus tard que je m’y suis intéressé. C’est l’année du Bac où je me suis vraiment entraîné pour entrer en équipe junior de vitesse et marathon. En vitesse, j’étais meilleur sur le 1000m et 500m. J’aimais bien la stratégie de la course du 1000m. Je ne suis pas un sprinter. J’étais assez frêle.

Les Secrets du Kayak : A la suite de ton Bac, tu deviens partenaire d’entraînement. Tu as des objectifs plus concrets pour la course en ligne ?

Jérémy Candy : J’ai écouté le podcast avec Franck Le Moel, qui a un parcours atypique. On se ressemble un peu. On était des galériens ensemble.

Je pars à Caen pour faire une prépa Bio. Ce qui n’est clairement pas compatible avec le sport de haut niveau. J’ai demandé à être excusé de certains cours, ils considéraient que si tu ne venais pas en cours, tu étais démissionnaire. Donc je suis parti en médecine avec un poil dans la main. Moi j’y allais au talent. J’ai découvert la vie étudiante, j’ai délaissé l’entraînement.

Les années suivantes Sébastien Jouve arrive au pôle, ça crée de l’émulation. J’étais partenaire d’entraînement, je partais sur l’eau avec lui. Je m’y suis remis. Je me suis accroché et j’ai progressé. Il avait l’art de doubler l’objectif des séances. Avoir quelqu’un comme cela, c’est un vrai moteur. Ça me correspondait bien finalement. Tu as la satisfaction d’avoir fait quelque chose hors du commun.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as bien progressé avec Sébastien en course en ligne ?

Jérémy Candy : Je progresse beaucoup à l’entraînement, mais ça coinçait sur les compétitions. En 2009-2010 avec les tests musculation et mon gabarit, je ne passais pas les piges. 2011 je commençais à y aller. 2012 je passe les tests sélection équipe de France mais je casse mon bateau... j’étais un galérien à l’époque. Mes années moins de 23 ans je les passais à étudier et travailler pour manger. Je ne voulais pas que mes parents me financent toutes mes études, mes stages et mes compétitions. Je ne pouvais pas prétendre à de bons résultats.

Les Secrets du Kayak : Qu’as tu fais comme études finalement ?

Jérémy Candy : J’étais en STAPS, c’était cool de faire du sport tout le temps. Je trouvais cela hyper facile. Ensuite j’ai découvert le monde de l’enseignement. Je suis parti en CAPES

Les Secrets du Kayak : C’est à cette période que tu t’es mis au marathon ?

Jérémy Candy : J’étais têtu. On m’a fait réfléchir sur la différence entre le 1000m en course en ligne et le marathon. Je voulais rester en vitesse, j’étais moins de 23 ans. Je savais qu’il y avait des gars inatteignables. En dernière année de moins de 23 ans, j’ai tout donné. Je me suis sélectionné en U23 en K4. C’était génial. J’avais de bons résultats. Cette année là je n’avais pas fait de marathon en parallèle, du coup j’étais resté dans l’objectif de vitesse.

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu’après tu continues le sprint ?

Jérémy Candy : Oui je visais les JO. On ne va pas se mentir, le marathon ce sont les gars de l’équipe B. Je passais mes oraux de CAPES. J’étais à 1/3 temps dans un lycée, je préparais mon mémoire de M2, je m’entraînais bien. J’avais fait plein de stages avec des regroupements d’équipages, et je fais cinquième aux championnats de France de fond.

Et ensuite je foire mes piges. Une fois de plus. Et j’ai du dire non au marathon, les dates de concours du Capes étant les mêmes. Donc c’était une année difficile. J’ai levé le pieds. Je suis arrivé non entraîné aux championnats de France de vitesse. Je gardais un pied dans l’entraînement en restant mobilisé.

Les Secrets du Kayak : Pour moi le marathon ce n’est pas l’équipe B, pour moi l’entraînement est complètement différent. Tu arrivais à concilier les deux pendant un long moment ?

Jérémy Candy : Je dis cela parce que tout le monde s’en moquait du marathon. Ça se comprend. Ce n’est pas olympique, il n’y a pas de moyens. Tu fais des compétitions mais c’est tout. Nous on est arrivé avec notre bagage de sprinter, notre entraînement n’était pas du tout adapté. On pensait que ça allait le faire. En France c’était comme ça, tu y allais pour y aller, pour ne pas avoir une année blanche à l’international. Jusque 2014, je n’y apportais pas d’importance. J’y prenais du plaisir, mais je préférais un bon 1000m.

Les Secrets du Kayak : Pourquoi arrivé à Paris, tu te mets davantage au marathon ?

Jérémy Candy : Je suis toujours sur une dynamique vitesse, mais aux piges je ne me sélectionne toujours pas en équipe de France de sprint. J’avais plus de prédisposition pour le marathon, j’ai tenté de voir ce que ça donnait. On va aux Europe avec Stéphane Boulanger, on fait quatrième. Aux mondiaux, on fait cinquième. Dès 2016, on s’est créé un groupe pour se spécialiser et voir ce que ça donne. On a cherché quel entraînement nous convenait le mieux pour convenir au marathon.

Les Secrets du Kayak : Qu’est-ce que tu as changé au niveau matériel et d’entraînement ?

Jérémy Candy : Je continuais à tenter ma chance pour les piges donc j’ai gardé ma pagaie. C’est bien plus tard que je me suis aperçu qu’elle ne convenait pas. J’ai perdu deux ans. J’en ai pris une plus petite, mais je pense qu’elle est encore trop grande.

Au niveau entraînement on est sorti de notre routine, on faisait des EB1 en relais sur séance longue. On faisait des séances d’EB2 en relais. C’est ludique, je redevenais un enfant. On s’amusait au final. Nicolas Parguel était branché à fond marathon, il nous trouvait à chaque fois des nouvelles séances à faire. Certaines étaient des échecs.

Les Secrets du Kayak : Quelle était la pire séance ?

Jérémy Candy : Je ne saurais pas te dire. Je pense à des séances de 1500m avec des changements de rythme. Soit c’était injouable, soit c’était nul. Aujourd’hui on affine beaucoup plus les choses.

Les Secrets du Kayak : Le marathon c’est très aérobie, vous faites pas mal d’entraînements croisés ?

Jérémy Candy : Oui, il y a des hivers où on a fait beaucoup de vélo de route. J’aime bien. Je n’ai pas fait de ski cette année. J’ai fait mon aérobie en kayak… on a toujours un pied dans de l’aérobie différente du kayak. J’aime bien faire aussi du VTT. Ce sont des séances plus longues mais qui font le travail.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que ce sont des activités sur lesquelles tu cherches aussi à progresser ?

Jérémy Candy : Ça dépend qui tu as dans le groupe, si tu as Adrien Bart qui joue les pancartes, ce n’est pas la même séance que si tu as Philippe Colin qui vient pour une séance régulière. Après je dis ça, mais je suis comme Adrien.

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu’au fil du temps tu t’es amélioré en musculation ?

Jérémy Candy : En terme de force, je n’ai jamais été puissant. J’ai toujours été mauvais. La puissance s’améliore en FE où je me défends plutôt bien. Mes entraînements musculation ont aussi changé avec ma décision de faire du marathon. Je ne fais plus de force max. Les volumes aérobies sont trop élevé pour cela.

C’est Philippe qui nous a conseillé sur 300 rep d’un coup. Puis 2x200, c’était des FE un peu bête, mais ça a un réel intérêt. On a formalisé cela sur des répétitions plus courtes, avec un métronome, ça reproduisait la cadence à tenir. Ça t’apprend à gérer la douleur, et ça fait progresser.

Les Secrets du Kayak : Je vois que d’un point de vue technique les bras sont plus bas et vous moulinez à fond avec Quentin. Tu as beaucoup travaillé sur ce point ?

Jérémy Candy : Il y des hivers où on travaille la technique de sprinter, ce petit bagage technique reste important. On s’est aperçu qu’on essaie de se prendre moins la tête sur de la cadence. On est davantage sur du ressenti. C’est ce qui nous guide. On veut juste tourner nos bras. Nos EB1 et nos EB2 ont davantage de cadence que souhaité.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que vous suivez votre fréquence cardiaque ? Est-ce qu’il y a des zones en EB1 à ne pas dépasser ?

Jérémy Candy : Mon cœur monte assez haut. En EB1 être autour de 150 j’aime bien. J’utilise souvent mon cardio pour travailler. C’est important pour moi, ça reste un indicateur à savoir si j’ai bien travaillé pendant ma séance.

Les Secrets du Kayak : Si tu fait une EB1 et que ton cœur monte plus que prévu, tu ralentis ?

Jérémy Candy : Non, c’est ce qui me convient à l’instant T. C’est que mon corps l’a décidé de cette façon. Dès que je suis en groupe, mon cœur prend 10 pulses alors que je ne fait rien de plus.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu suis la variabilité de ta fréquence cardiaque pour voir si tu es en forme ou pas ?

Jérémy Candy : Oui et non. On en faisait encore l’année dernière. J’aimais bien, c’était une indication supplémentaire, et je m’apercevais que mon corps était en désaccord avec ma tête. C’était plutôt bien. Quand c’était vert et que je me sentais vraiment fatigué, j’en avais marre, je voulais qu’il tourne orange ou rouge. Certains trouvent cela gadget, moi j’aime bien.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que tu as déjà utilisé le Motionize ou le paddle-force ?

Jérémy Candy : Non je n’ai jamais essayé ça mais pour la cadence j’arrive à savoir à combien je suis. On compte régulièrement nos coups de pagaie. Ce qui nous donne nos cadences. Je sais de cette façon quand je suis dedans. J’aimerais essayer.

Les Secrets du Kayak : Lors de tes grosses semaines d’aérobie, ça représente combien de kilomètres ?

Jérémy Candy : Quand on est au Grau-du-Roi on est autour de 200km. Sinon entre 150-180 km. Quand on est sur Paris, 150km ce n’est pas trop mal. On a eu la chance de pouvoir faire une semaine d’entraînement avec les Hongrois. On s’est fait découper. C’est la course à chaque séance, mais après c’est toi qui te gère, en fonction de si tu veux prendre un relais ou pas. C’est différent, mais intéressant. Nous on est trop rangé, trop français.

Le marathon c’est stratégique, il faut toujours être attentif. En France tu fais tes bornes mais ce n’est pas certain que ton corps ait compris que c’est un entraînement. Là, il fallait être prêt à tout moment. Si tu n’es pas dedans, il faudra rattraper. C’est comme les sud africains, ils sont costauds.

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu’il y a d’autres choses auxquelles tu fais attention autour de l’entraînement ?

Jérémy Candy : Je ne fais pas spécialement attention à mon alimentation, je pense que si demain j’arrête le sport je perds du poids. Je pourrais n’avoir que la peau sur les os. Si je mange équilibré, mon corps devrait s’y retrouver. J’évite l’alcool et la malbouffe un mois et demi avant les échéances. Je ne prends pas la tête. Parfois je demande conseil à Edwin, mais sans plus.

Les Secrets du Kayak : Comment s’est fait ton K2 avec Quentin ?

Jérémy Candy : Géographiquement. En 2018, on s’entraînait tous les deux à Vaires. Donc on s’est mis ensemble. Ça a été un échec total au départ. On devait se préparer pour les mondiaux, mais j’ai eu un accident avec une voiture. Donc Quentin part seul aux mondiaux. 2019 on a retenté le coup, j’étais en rééducation, et le K2 s’est bien passé.

Les Secrets du Kayak : Récemment il y a la short-race qui est apparue. C’est super à regarder. Comment tu as perçu cette épreuve, tu apprécies y participer ?

Jérémy Candy : En 2019 on l’a faite, c’était la première fois que l’épreuve rentrait au programme des Europe et des mondiaux. Je fais deuxième aux Europe et aux mondiaux. Au fur et à mesure c’est devenu plus exigeant, c’est un effort ultra violent. Souvent je pars fort et derrière ça ne répond plus. Je suis de moins en moins fait pour. L’inconnu de la course reste toujours le portage.

Les Secrets du Kayak : Est-ce que les Worlds-Games rattrapent le fait de ne pas avoir fait les JO en course en ligne ? Comment c’était ?

Jérémy Candy : Cette année, c’était vraiment des mini JO. Même au niveau de l’organisation, de l’encadrement et des animations. Je n’ai pas fait les résultats espérés, mais je suis content de l’avoir fait. C’était une opportunité pour me mettre au K1. Avant, je ne m’en estimais pas capable. C’était un objectif que je voulais cocher, j’ai du me mettre une pression inutile. Je suis passé un peu à côté. C’est toujours l’année post-olympique.

Les Secrets du Kayak : Est-ce qu’aujourd’hui, à 32 ans, tu progresses encore ?

Jérémy Candy : Je ne sais pas si je progresse mais mon parcours a été atypique. J’ai commencé le sport de haut niveau à 25 ans, donc depuis 2015 j’ai progressé régulièrement. Je n’ai pas fait de test de VO2 récemment. Je maîtrise de mieux en mieux la séance type de vitesse supérieure à 14 km/h. En tous les cas je n’ai pas l’impression de régresser.

Les Secrets du Kayak : Quels sont tes prochains objectifs ?

Jérémy Candy : Rebondir. Ce n’est pas une année à jeter. On a fait de beaux résultats. Il y a un coup de mou, il faut se poser les bonnes questions. Mais mon prochain objectif ça sera la régate du Rio Negro. Je l’ai faite en K1 sans Quentin qui avait eu le covid. Ensuite ça sera de récupérer notre titre. Je ne veux pas arrêter ma carrière sur une dixième place aux championnats du monde !

Le marathon est une belle discipline. On nous a donné des objectifs pour pouvoir exister, on les a rempli. Après c’est une discipline assez confidentielle, ce n’est pas facile pour les jeunes de se spécialiser là-dedans. Il faut les aider. La discipline se développe à l’International. J’espère que ça va continuer et qu’il y aura une relève.

Vous pouvez retrouver Jérémy Candy sur sa page Facebook.

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